Pourquoi réaliser un documentaire ?
Tout a commencé quand le diagnostic est tombé : « Ménopausée précoce ». J’ai alors eu un déclic. La révolte et la curiosité m’ont poussée à prendre une caméra et un micro pour me questionner et interroger mon rapport à la féminité. Depuis ma plus tendre enfance, je pensais qu’avoir une belle vie signifiait être mère, j’ai du soudainement trouver une nouvelle façon d’envisager ma vie.
Malgré une époque où le féminisme gagne en visibilité, l’idée qu’une femme n’est pas totalement accomplie tant qu’elle n’a pas fait l’expérience de la maternité persiste. Pour être une vraie femme, il faut être mère. Assumer sereinement son non-désir d’enfant reste compliqué. On y associe un problème psychologique, un manque de stabilité, un traumatisme... On cherche le truc qui ne va pas. Encore aujourd’hui, les petites filles sont socialisées très tôt à désirer et à s’entraîner pour la maternité qui, plus tard, devra s’avérer être une expérience épanouissante, la réalisation ultime de la féminité.
Pour tenter d’y voir plus clair, j’ai souhaité rencontrer d’autres femmes sans enfants, par choix ou par contrainte. Construire et forger son identité, c’est s’inspirer d’autres personnes, s’identifier à des figures de la pop culture, de la musique, du cinéma ou du coin de la rue. Le film parle de résilience mais aussi de deuil et de ses différentes étapes ; le choc, d’abord et puis en suite, la douleur, la reconstruction et l’acceptation. Et pour mettre en avant ces différentes étapes de mon cheminement, différents registres d(‘images sont utilisés (images au présent, interviews, archivées vidéo, séquences animées, ...). Ce documentaire tente de s’écarter du simple témoignage en apportant une vraie identité visuelle soignée pour produire une narration dynamique.
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